BVA Xsight et le Collectif des Engagés ont, à l’occasion de la seconde édition de la Grande Soirée de l’Engagement, dressé un nouvel état des lieux de la solidarité en France. Un an après la dernière mesure, quelles évolutions observe-t-on ? Quels défis doivent être adressés ? Voici, ci-dessous, les principaux enseignements.
L’état des lieux de la solidarité en France
- Un constat pessimiste : 43% des Français estiment qu’il y a eu moins de solidarité au sein du pays au cours des 12 derniers mois. Pour comparaison, seuls 10% jugent que le niveau de solidarité s’est accru, 47% qu’il est resté le même. Aux yeux des Français, ceci semble principalement être la manifestation de divisions croissantes au sein de la société et d’un pouvoir d’achat bridé ; conséquences directes des tensions politiques et économiques actuelles.
- Une valeur qui reste essentielle : Pour la grande majorité des Français, la solidarité demeure pour autant une valeur cruciale de notre société : 72% la considèrent importante (+1 point versus 2024), dont près d’un tiers « absolument primordiale » (31%). Elle est – toujours – d’autant plus importante dans la sphère privée (87%). Et elle s’incarne de façon concrète : une majorité de Français ont apporté leur aide à leurs proches cette année, surtout matériellement (60%), mais aussi financièrement (45%).
- Un engagement associatif qui se maintient malgré tout : Ils sont également une majorité à avoir fait, cette année, une « bonne action » en faveur d’une association : par exemple, 56% ont donné des biens matériels et 38% déclarent même avoir procédé à un don financier, ce, dans le contexte économique difficile que l’on connaît. In fine, près de 4 Français sur 10 s’estiment engagés envers le milieu associatif (38%): une proportion quasi-identique à 2024 (-1 pt).
L’engagement des différents acteurs
- Une demande d’engagement plus fort de la part des entreprises : Alors qu’une majorité de Français semblent « faire leur part », ces derniers considèrent – toujours majoritairement – que les autres parties prenantes n’en font pas assez et notamment les entreprises : 60% jugent que leur engagement en faveur de la solidarité n’est pas suffisant. Un constat confirmé à une échelle personnelle par les salariés : 51% considèrent que leur propre entreprise ne s’implique pas assez.
- Mais pas d’engagement « de façade » ! Mais attention, pour réagir, les entreprises doivent être attentives à la teneur de leur engagement : un Français sur deux se montre hostile à un engagement « de façade », ne témoignant pas d’une implication réelle : 50% préféreraient même qu’une entreprise ne fasse « rien du tout » plutôt que d’uniquement « parler d’une cause ». Une posture qui fait toutefois débat : une proportion quasi-identique (49%) estimant le contraire et considérant donc que parler d’une cause est déjà une forme d’engagement et que c’est « mieux que rien ».
- De l’importance du rôle des médias : Souvent remis en question, les médias – qu’il s’agissent des médias traditionnels ou des réseaux sociaux – sont une nouvelle fois considérés comme ayant une influence plus positive que négative sur le monde associatif : environ 4 Français sur 10 jugent leur rôle « plutôt positif » : c’est deux fois plus que ceux qui le jugent « plutôt négatif ». Selon leurs promoteurs, ils permettent notamment de donner une visibilité supplémentaire (massive et gratuite) aux associations. Les détracteurs ne remettent quant à eux pas forcément en cause l’effet néfaste sur les associations mais leur impact général (fake-news, vérité détournée…).
La problématique des discriminations : quelle place ?
- Les discriminations, un sujet à mettre encore davantage en avant ou, au contraire, dont on parle trop ? Sur cette question, les Français se montrent partagés : près d’un quart estimant qu’il faut intensifier la communication sur le sujet, alors que plus d’un tiers considèrent que l’on en parle déjà trop (41% trouvent que l’on a trouvé le juste milieu). Cette dichotomie s’avère très liée aux sensibilités politiques des répondants : les sympathisants de gauche se retrouvant bien plus massivement dans la première option (36%), au contraire de ceux de droite (50% pour la seconde).
- De nombreux Français font face aux discriminations : Encore aujourd’hui, les discriminations, quelles qu’elles soient, sont encore très présentes : ainsi, près de 4 Français sur 10 ont été, au cours de l’année écoulée, victime ou témoin d’au moins un comportement discriminant (parmi ceux proposés, 39%). La sensibilité à la question des discriminations est très liée à l’expérience personnelle du répondant sur ce sujet. Ce chiffre atteint ainsi 71% pour les personnes issues de la diversité culturelle, 61% pour celles issues de la diversité sociale, 59% pour celles ayant une diversité liée à l’apparence physique, 58% pour les personnes LGBT+.
Contacts
- Christelle Craplet, Directrice BVA Opinion : 06 14 93 08 38, christelle.craplet@bva-group.com
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